Quand j'emprunte des paradoxes, je les
rends avec intérêts. O belles pattes des fourrures Je sais des paradis tranquilles où
les anges n'ont pas de vin à boire mais des orages de raison. J'émigrerai quelque jour vers vos
pays cachés
J'enrichis mes prêteurs qui deviennent alors plus intelligents.
Le taux usuraire de l'astuce n'est jamais assez élevé.
Je ne sais pas d'où je viens mais je sais que je suis là,
à reverdir, dans cette campagne toscane.
Les rossignols teints au Gargyl chantaient des aubades pharmaceutiques.
J'ai les cheveux trop longs... comme des voiles de thonier, mes beaux cheveux
qu'on m'a toujours taillés, mes beaux cheveux longs dans ma tête.
Dans la rue, on se retourne...
Moi, je leur tire la langue!
Chapeau du vent de ces madames
Inquiétude de la parure
Toiles de soie vers vous je rame
Des violettes de reverdie.
Je sais des paradis tragiques où les fauteuils d'orchestre n'ont
pas de mémoire
Où les roses ne fleurissent que par osmose, et encore...
Où les passions sont d'un autre ordre et les mirages d'une autre
qualité et de la nuit pourtant venus...
Je sais des paradis-bordels où l'on me fait signe
Où l'on se signe
Où l'on me désigne pour la bonté des mains tendues
et des bouches capitales
Comme au petit matin... Tchac!
Je sais des paradis naturels où le mauve tient lieu de drogue
Où l'on peut passer du mauve à la frontière
Je sais des paradis câlins avec la barbe de deux jours et des saints
Sans foi ni loi
Sans feu ni eau
Avec simplement une ceinture d'émigrant
Et ne reviendrai plus
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